Cyclisme -Giro - «Astana a la mainmise»

Notre consultant Jean-François Bernard revient sur les neuf premiers jours de course au Tour d'Italie qui ont affirmé selon lui l'influence des coureurs de Johan Bruyneel. Si Levi Leipheimer, impeccable dans la montagne et implacable rouleur, apparaît comme le grand favori pour le maillot rose, Lance Armstrong a retrouvé son influence dans le peloton. Comme le symbolisent les critiques sur le parcours.

«Mon analyse après huit jours de course, c'est qu'Astana, ou plutôt la formation d'Armstrong, a la mainmise sur le Giro, aussi bien sur le plan sportif que sur l'extrasportif. Derrière la décision des leaders de neutraliser l'étape de dimanche dans les rues de Milan, je vois l'influence de Lance Armstrong. Il se comporte encore en Boss du peloton. Il a critiqué le parcours toute la semaine et les dangers supposés du tracé. Mais pour moi, ces critiques révèlent surtout ses limites sur le vélo. Ce sont toujours ceux qui sont à fond qui critiquent le parcours. Il sait pourtant que le cyclisme est un sport dangereux. Les arrivées en descente, les passages tortueux, ça a toujours existé. C'est ce qui donne du piquant aux courses. Armstrong doit se souvenir de l'étape du Tour de France qui s'était finie par une descente vers Gap où Joseba Beloki était tombé devant lui. A l'époque, il n'était pas aussi critique.

Ce parcours de dimanche était connu d'avance donc ça fait ch... pour les spectateurs qui regardent la course, pour les sponsors qui vont se détourner du cyclisme. Je ne veux pas jeter la pierre aux coureurs car les organisateurs ont évidemment une responsabilité, par exemple pour les voitures mal garées. C'est symbolique de l'écart d'organisation entre le Giro et le Tour de France. L'ironie de la situation, c'est que l'organisateur du Tour d'Italie, Angelo Zomegnan, a tout fait pour attirer Armstrong et c'est l'Américain qui multiplie les critiques sur le parcours.