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Bienvenue chez le veteran
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13 mars 2009

Il y a deux ans le 13 Mars 2007 !

Mais qui était nounours...!

nounours_4

LA PETITE ENFANCE. (Suite)

Comme indiqué hier, voici le dernier épisode de la petite enfance.

Parmi les souvenirs, qui ont peut-être donné une suite logique à mon parcours, il me restera toujours en mémoire, cette histoire. Pour moi elle restera un épisode prouvant que dans la vie... Nous ne sommes pas égaux. J'ai vécu cette expérience comme injuste. Cette première injustice, je l'ai ressenti comme une discrimination, non pas de race mais de classe. Depuis ce jour j'ai compris, toute ma vie, je combattrais les inégalités. Gravé dans ma mémoire, cette injustice fera de moi un Rebelle.

A l'âge pour les enfants ou il fallait faire sa communion. Le jeudi, c'était le catéchisme. 

L’occasion d'une visite du curé, à la maison, ma mère voulue savoir si je souhaitais faire moi aussi ma communion? Aucune d'obligation de sa part. Elle ne voulait pas répéter l'erreur de ces parents. C'était de faire sa communion, elle devait assister à la messe tous les dimanches, jusqu'à sa majorité à 21 ans. A cet âge on avait le droit de s'unir, fonder une famille. On se devait de procréer. Nos ancêtres ne plaisantaient pas avec la religion. J'ai dit oui. La communion c'était aussi le cadeau. La tradition voulait que ce soit ”la première montre d'adulte” . J'avais vite compris mon intérêt. Ce n'était pas tous les jours qu'on avait de l'or. Pas tous les jours que l'on faisait la fête, qu'on était gai et joyeux.

L'inscription au catéchisme était la première prise de contact. Le premier cours servait aux explications. Que ferait on pour arriver à la Communion ? Avant de partir cette petite phrase du curé, surtout n'oubliez pas de demander à vos parents, pour la semaine prochaine, ”l'argent” pour l'achat de vos livres. Ils seront indispensables pour vos leçons et vos devoirs.

Le jeudi suivant, en arrivant, le curé distribue les livres à ceux qui avaient apporté l'argent. Les autres, je suis de ceux-là, cela n'est pas grave, mais pensez à payer la semaine prochaine. Fin du cours je tente, donnez moi un livre monsieur le curé, je vous rapporterais l'argent la semaine prochaine. La réponse me restera gravée à jamais. Si tu n'as pas d'argent, tu n'auras pas de livres”. Pour ceux qui ont leurs livres, leçons pour la semaine prochaine, veuillez noter les pages à apprendre. Les interrogations écrites sont pour tous, les leçons à réciter, je prends au hasard  ?.

La semaine se passe, le jeudi arrive, nous rentrons en classe. Mes enfants, nous allons d'abord prier. Rappeler moi vos prénoms, je ne vous connais pas tous.  ”Vous là” Plusieurs ont déjà récité quand vient mon tour... La surprise passée je fais remarquer à Monsieur le curé, je n'ai pas de livres. Sa réponse était la seconde surprise. Je ne veux pas le savoir, tu auras zéro, il fallait apporter l'argent comme prévu, aujourd'hui tu saurais tes leçons. Sidéré, je restais coi. J'avais la somme nécessaire dans la poche, je serrais le poing, l'enfant que j'étais ne comprenait pas ”Cette injustice”.

Les semaines suivantes, j'ai laissé croire à ma mère que j'allais toujours au catéchisme. En réalité, je jouais au ballon avec d'autres copains, un peu moins recommandables ceux-là.

Puis un jour, la visite que je craignais; celle de Monsieur le curé, il rendait visite à ma mère afin de connaître la raison de mes absences. Devant son étonnement sincère, le curé n'avait pas de doutes. Elle n'était pas au courant de mes escapades. Il fallait des explications, je donnais ma version, pourquoi ! Je lui avais caché la vérité. C'était ma parole contre la sienne. Je rendais l'argent, encore dans ma poche à ma mère, preuve que je disais la vérité.

Sa réaction et sa décision, je dois l'avouer m’ont surpris. Elle avait compris la situation, l'injustice dont j'avais été l'objet et priait le curé de sortir et de ne jamais remettre les pieds à la maison. Ce jour là je suis entré dans le clan des athées, je venais de comprendre. Tout dans la vie sera du commerce. D'autres injustices viendront plus tard, j'ai eu depuis toutes ces années, le temps de le constater ”C'est ça la vie”.

La suite est logique, je n'ai pas fait ma communion comme les petits copains, mais ce jour là j'ai eu ma  ”première montre” Comme eux. Pour ma mère c'était un sacrifice de plus. Nous avons même fait un repas que je qualifierais de copieux, amélioré, sans invités, mais l'essentiel était que nous étions deux à être heureux. Avec le recul, je n'ai aucun regret, n'étant pas riche nous avons fait des économies. Ce sera pour moi une leçon de plus dans la vie. Il ne fallait pas avoir les yeux plus gros que le ventre.

Depuis le départ ( forcé ) de mon père, je ne le voyais plus. A part quelques esclandres, de temps en temps, après une journée trop arrosée. Ses tapages nocturnes, injures, menaces, nos voisins nous aidaient pour le calmer. Ce sera une autre leçon que je tirerais de la vie. Il faut s'entraider. Pour ça nos voisins étaient formidables. J'avais 8 ans quand il est parti, après toutes ces années, à 14 ans, j'étais prés à affronter une seconde partie de ma vie.  ”L'adolescence qui pointait le nez” Ma priorité, j'allais enfin pouvoir travailler pour que mère puisse se reposer un peu. Après toutes ces années, elle l'avait bien méritée.

Le moment du choix était venu, études ou travail ?. Nous avions un avis opposé. Ma mère voulait me voir continuer mes études, son rêve, que je devienne instituteur. Moi je voulais travailler, être routier et gagner un salaire de suite. Ma mère avait très vite compris que je ne céderais pas, elle me laissait donc le choix. Cependant on ne pense pas à tout, pour être routier il fallait le C.A.P. de mécanique et surtout le permis de conduire, tourisme et poids lourd. J'étais loin de faire le métier dont je rêvais. Comment, j’allais résoudre ces problèmes.

La réponse était toute simple. Dans les années 60, Les entreprises ou les artisans ne pouvaient pas prendre d'apprentis. Il fallait une autorisation; pour former et façonner un ouvrier il faudrait plusieurs années. Le délai ne semblait pas gêner les courageux pionniers. Le choix ne pouvait que les favoriser. L'avenir c'était les jeunes. La période ne pouvait que s'améliorer. Les employeurs y croyaient. Il fallait oser. C'est certain on allait vers la Croissance, la Prospérité. Les années à venir seraient le bonheur assuré. La France dans sa grandeur et toute sa splendeur.

Je devais trouver un travail rapidement, heureusement pour moi en ce temps là le chômage n'existait pas. Les salariés avaient la chance de ne pas connaître ce fléau. Il était beau ce temps ou l'on pouvait changer d'entreprise comme de chemise. De patron comme de pantalon. La chance que nous avions.

Voila le dernier épisode de l'enfance, un peu long, je l'avoue, mais c'est bien connu "Quand on aime on ne compte pas", merci aux lecteurs, amis(es) et visiteurs et pour ceux qui se sentiraient encore le courage de me digérer, je vous propose pour la suite une série d'épisode sur "L'ADOLESCENCE" de nounours.

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